Le Grand Oral, souvent redouté par les élèves de terminale, est en réalité un exercice très méthodique et millimétré. Vous découvrirez dans cet article tous nos conseils pour aborder cette épreuve en toute sérénité et efficacité. Vous retrouvez également des exemples de sujets du Grand Oral de mathématiques ainsi que leur corrigé !
Le Grand Oral est une épreuve orale du Baccalauréat, passée parmi les épreuves finales de fin de terminale. Avec un coefficient de 10 sur 100 pour le bac général et de 14 sur 100 pour le bac technologique, cette discipline n’est pas à négliger.
L’épreuve est centrée autour d’une question préparée tout au long de l'année de votre année de terminale. Cette question peut porter sur vos deux enseignements de spécialité de terminale pour la voie générale et sur la spécialité dans laquelle vous avez réalisé un projet ou une étude approfondie pour les lycées technologiques.
Vous avez alors le choix entre deux scénarii :
Si l’une de vos spécialités est les Mathématiques, vous pouvez donc mélanger cette matière à d’autres comme la Physique-Chimie, les SVT, l’Histoire-Géographie, ou encore l’Art ou une Langue Vivante.
Bien qu’il porte sur vos enseignements de spécialité, l’objectif de ce grand oral n’est pas nécessairement d’évaluer vos connaissances dans ces matières mais plutôt vos capacités de prise de parole en public et de présentation claire de concepts à l’oral, compétence très appréciée dans le supérieur et le milieu professionnel.
Pour les élèves ambitionnant de poursuivre dans une classe préparatoire afin de devenir ingénieurs en Post-Bac, cette épreuve est d’autant plus importante qu’elle fait écho à de futurs épreuves comme le TIPE ou encore les khôlles. La première est un exposé oral, appuyé sur une présentation PowerPoint, portant sur un sujet que vous aurez choisi à partir du thème de l’année, et en s’appuyant sur des notions du programme. La deuxième constitue la partie orale de vos concours, des oraux au tableau de trente minutes à une heure où vous devrez résoudre et présenter des exercices donnés par l’examinateur au fur et à mesure.
Cette épreuve, vous l’aurez compris, est clé dans votre réussite au bac et peut jouer un rôle important dans l'obtention de votre mention très bien au bac ou même des félicitations du jury.
Tout d’abord, une fois vos spécialités de terminale choisies en classe de première, vous devrez vous atteler à votre choix de sujet, pour lequel nous vous donnons nos conseils au paragraphe suivant. De préférence, celui-ci doit être choisi avant votre entrée en terminale pour que cette année scolaire ne soit dédiée qu’à la préparation de votre présentation.
Un temps particulièrement propice à l ‘élaboration de votre réponse sera notamment pendant la période entre vos examens de bac de spécialités et vos épreuves finales en juillet. De plus, bien que la réflexion sur la question peut être faite en groupe, la présentation doit rester personnelle, notamment dans la partie décrivant vos motivations à choisir de traiter cette question.
Le jour de votre examen, vous devrez attendre un petit moment dans les couloirs devant votre salle d’examen. Profitez alors de ce temps pour relire les notes que vous aurez préparées au préalable. Vous aurez ainsi toutes vos idées en tête grâce à ces révisions et pourrez aborder l’épreuve calmement. Une fois que vous entrerez dans la salle, un sourire et un air concentré à vos jury vous feront gagner des points dans cette épreuve où votre attitude à l’oral est des plus importante. Soignez également votre tenue, bien que celle-ci devrait vous rester confortable.
Une fois dans la salle, vous remettrez une feuille figurant vos deux questions, préalablement signée par vos deux professeurs d’enseignement de spécialité, aux jurys de votre épreuve de grand oral. Le jury choisira alors l’une des deux questions. Ce dernier sera d’ailleurs constitué de deux professeurs, ne figurant pas parmi vos propres enseignants. L’un d’eux sera un professeur de l’une de vos spécialités alors que l’autre pas forcément. Votre discours doit donc être adapté à un public expert en le sujet tout comme débutant.
Sachant que le choix de la question n’est pas le vôtre, ne faites pas d’impasse sur l’une des questions, les deux doivent être affinées au maximum ! S’ensuit un temps de préparation de 20 min dans une salle différente.
Ce temps est alors l’occasion :
En effet, vous avez le droit pendant votre préparation d’élaborer un support papier où vous pourrez inscrire vos notes et éventuellement des diagrammes, schémas ou illustrations pouvant vous aider à expliquer des concepts difficiles à présenter à l’oral.
Il est d’ailleurs préférable de préparer à l’avance ce que vous inscrirez sur ce support papier et de bien en réviser le contenu la veille.
Par exemple, au fur et à mesure de vos entrainements de présentation, relever les moments difficiles à expliquer à l’oral et profitez d’une audience pour leur demander les moments les plus complexes à suivre. Vous pourrez ainsi transcrire ces moments difficiles en schémas pour améliorer votre oral.
Cela vous permettra également de gagner du temps pendant la préparation et de pouvoir fournir un support propre à présenter. Rappelons également que ce temps est censé être un temps de concentration et de calme, pas le temps donc de réaliser dans la panique votre support papier. Bien que ce que vous désirez montrer au jury se doit d’être propre pour améliorer leur compréhension, vos notes elles sont personnelles. Votre support papier ne sera pas ramassé ni noté après votre oral.
Les 20 premières minutes passées, ce sera votre tour. Débout, vous présenterez dans un premier temps les motivations qui vous ont poussé à choisir cette thématique puis vous répondrez à la question posée. Vous pourrez notamment dans vos motivations intégrer votre projet d’orientation pour montrer votre intérêt personnel pour la question.
Enfin, votre oral se conclura par un temps d’échange de 10 min avec le jury. Ce dernier vous posera des questions pour attester de votre capacité d’argumentation et d'esprit critique tout en vérifiant votre réelle compréhension de la question.
Ce temps d’échange ne doit alors pas être laissé au hasard. Au contraire, vous pourriez même profiter de cet échange pour démontrer votre connaissance large du sujet en ajoutant diverses informations, hors-programme par exemple, tout en répondant aux questions.
Préparez alors l’échange en demandant à vos professeurs ou aux personnes devant qui vous vous entraînez des questions que le jury pourrait potentiellement poser, en élargissant vos connaissances sur le sujet même si elles sont hors-programme ou encore en vous renseignant sur diverses retombées de votre problématique.
Une bonne préparation de l’échange vous permettra de pouvoir répondre spontanément aux questions complexes et de donner une impression de contrôle à votre jury, en ne vous laissant jamais surprendre par une question à laquelle vous n’avez pas la réponse. Si votre salle d’examen est munie d’un tableau, vous pourrez notamment l’utiliser pendant votre temps d’échange afin d’illustrer vos propos par l’écrit. En revanche, l’examinateur ne pourra pas vous demander d’écrire au tableau pour répondre à une question ou résoudre un exercice.
Attention, pour les lycéens ayant comme deuxième spécialité "Langues, littératures et cultures étrangères et régionales" (LLCER), l’exposé comme l’entretien peut être demandé à être fait dans la langue vivante en question.
Comme rappelé précédemment, vous devrez choisir deux problématiques en lien avec vos deux sujets de spécialité. Les deux doivent obligatoirement apparaître dans au moins une des deux questions. Ainsi vous pourrez soit faire deux questions sur une chacune une spécialité, soit deux questions transversales, soit une sur une spécialité et une transversale.
L’une de vos présentations peut donc être totalement allouée aux mathématiques. Vous pouvez par exemple partir d’un concept mathématiques vu en cours, ou d’un problème en particulier puis définir une problématique à partir de cela, en ouvrant votre sujet à une ou diverses portées de ce concepts. Vous pourrez même par exemple chercher dans les annales des idées de questions.
Il est également possible, par exemple pour votre deuxième oral, de choisir une question transversale. Vous pouvez alors présenter une solution mathématique utilisée dans votre autre spécialité pour cerner un enjeux particulier. Un sujet transversal en mathématiques peut être particulièrement intéressant pour rendre votre sujet plus digeste à l’oral et plus facilement explicable grâce à de réelles applications de votre concept. Un moyen simple également de rendre votre sujet transversal ou non captivant est de le relier à l’actualité, une nouvelle découverte, une nouvelle application mathématiques, ou encore une nouvelle solution à un problème sociétal.
Quant au choix de votre sujet, nul besoin d’y perdre trop de temps. N’importe quel sujet, un minimum intéressant, obtiendra une bonne note si celui-ci est bien traité et porté par une bonne présentation orale. Préférez alors avoir finalisé votre choix de problématiques avant la rentrée de terminale pour avoir amplement le temps de perfectionner votre présentation durant votre année scolaire. Vous pouvez de même commencer votre réflexion en première pour profiter de l’aide de vos professeurs de spécialité et pouvoir obtenir des corrigés.
Une chose primordiale dans votre choix de sujet reste de pouvoir le justifier. Ainsi, choisissez un sujet qui pourrait être en lien avec votre projet professionnel ou bien en lien avec une passion que vous avez. En effet, une partie de votre présentation doit être consacrée à l’explication de vos motivations de choix de sujet. Simplifiez-vous donc la tâche en choisissant un sujet qui vous correspond, d’autant plus que le travail sera plus agréable si vous êtes passionné par ce sujet. Vous pourrez également avoir une entrevue de vos futurs études grâce à ce travail, en vous plongeant dans des recherches sur un sujet correspondant à votre projet.
En choisissant votre sujet, attention tout de même à vous assurer de certaines choses.
Un conseil en revanche serait de rester dans le cadre du programme et de réserver tout hors-programme pour votre échange. Partez donc d’un concept réellement au programme de votre spécialité de terminale, qui peut potentiellement s’élargir à du hors-programme. Ces éléments supplémentaires vous seront très utiles pendant le moment d’échange pour montrer votre intérêt et votre maîtrise du sujet au jury.
Pour choisir votre sujet de Grand Oral, vous pouvez notamment vous appuyer sur nos articles portant sur le programme de mathématiques de terminale ou sur le programme de physique de terminale. Vous pouvez également vous appuyez sur le programme de l'option maths expertes.
Les différents sujets abordés ici sont des sujets volontairement originaux afin de démontrer aux élèves qu'il est possible de traiter des sujets nouveaux et passionnants. Ces sujets peuvent être approfondis avec différents éléments du programme indiqués en fin d'explication.
La myographie est-elle à l’origine de l’exploration archéologique non invasive ?
Sur Terre, il a été découvert en 1912 que nous sommes en permanence bombardé de rayons cosmiques composés majoritairement de protons. Parmi les particules de ce rayon, on retrouve le muon, particule élémentaire cousin de l’électron, possèdant la même et propriétés mais une masse 207 fois plus grande.
La probabilité de rencontrer une particule suit une loi de Poisson, dont on appellera son paramètre λ. Nous savons alors et pouvons facilement démontrer que le paramètre λ est l’espérance de la loi de Poisson que nous pouvons calculer grâce à des données connues. Nous savons que le flux moyen de muons au niveau de la mer est de 130 m-2s-1. Définissons pour notre expérience une zone de collection de 1m2 par exemple, et nous trouvons λ = 130 s-1.
Grâce à cette loi, nous pouvons donc prévoir le nombre de muons que nous récolterons sur une surface de 1 mètre carré pendant un certain laps de temps. En revanche, si nous plaçons notre détecteur sous une épaisseur d’un matériau plus ou moins dense, un nombre plus ou moins grand de muons va être absorbé et donc un nombre plus ou moins petit de muons sera détecté sous cette épaisseur. Ainsi, grâce au nombre de muons détectés, nous pouvons retracer leurs parcours en termes d’épaisseurs traversées.
Grâce à cette technique, des archéologues ont notamment pu détecter une cavité dans la pyramide de Kheops en remarquant un saut du nombre de muons détectés parmi ceux étant passés par l’endroit de cette cavité.
Vous pourrez notamment développer la manière dont les muons sont détectés (émulsions d’argent, scintillateurs, détecteurs micro-méga…). Par exemple, le fonctionnement des scintillateurs est tout à fait au programme, utilisant la désexcitation et l’excitation d’iodure de césium pour détecter les muons.
Comment les règles simples du "Jeu de la vie" peuvent-elles mener à des comportements complexes et imprévisibles ?
Inventé par John Horton Conway en 1970, l’automate cellulaire se joue sur une grille où les cellules sont soit mortes soit vivantes. Il suit des règles de jeu très précises : une cellule morte entourée d’exactement trois cellules vivantes devient de nouveau vivante, une cellule vivante entourée de deux ou trois cellules vivantes reste vivante, et une cellule vivante entourée de plus de trois ou de moins de deux cellules vivantes meurt.
Des structures indépendantes apparaissent avec le temps, qui se déplacent sur la grille sans changer de forme comme les vaisseaux, se répètent à l’infini comme le clignotant ou encore ne changent pas de forme d’une génération à l’autre comme les blocs ou les ruches. Il existe même des structures lançant à l’infini des vaisseaux sur la grille comme le canon à planeurs.
Si vous réalisez un oral purement mathématiques ou lié à l’informatique, vous pourrez parler des différentes théories se servant de ce concept comme la théorie du chaos et complexité. Il montre en effet comment des comportements chaotiques ou des structures complexes peuvent émerger de règles simples.
Si vous réalisez un oral liant mathématiques et sciences de la vie, vous pourrez notamment montrer comment il peut être utilisé pour modéliser par exemple la croissance des populations, la propagation des maladies ou encore la diffusion d’incendies.
La majorité des points attribués sera tout d’abord centrée sur votre capacité à vous exprimer à l’oral. En effet, les jurys seront attentifs à la qualité de votre expression orale:
Des choses simples comme se tenir droit, les mains sur la table et parler fort et distinctement feront une grande différence sur ce point.
Faites également attention à votre vocabulaire, en évitant les phrases comme « du coup », « en fait », « hum », ou bien évidemment « genre ». Pour éliminer ce type de réflexe, entraînez-vous ! Vous aurez d’autant plus l’air de maîtriser devant les jurys, que vous n'oublierez pas de regarder la majorité de votre oral.
Pour être d’autant plus clair à l’oral pendant vos démonstrations mathématiques, n’oubliez pas d’être très précis dans vos énoncés. Par exemple, comme à l’écrit, définissez précisément les objets utilisés, faites des récapitulatifs à chaque fin de démonstration mais surtout ne vous lancez pas dans des calculs complexes à l’oral, préférez les écrire sur votre support papier au préalable.
Le point suivant concerne la qualité du déroulé de votre oral. Le jury sera attentif notamment à votre gestion du temps. Si vous le pouvez, pensez donc à poser votre montre sur la table (attention les montres connectées sont interdites) afin de savoir combien de temps il vous reste.
Pour vous aider, définissez des points repères dans votre discours où vous saurez qu’un certain nombre de minutes maximum doivent être passées. Il serait dommage de ne pas pouvoir énoncer la moitié de votre présentation parce que vous avez dépassé le temps imparti.
Le jury sera également attentif à la construction de votre argumentation. Veillez donc à maintenir un plan structuré (introduction, parties et sous parties puis conclusion) tout au long de votre exposé, notamment en l’aillant écrit clairement sur votre brouillon pendant votre temps de préparation.
À l’oral, vous marquerez bien les transitions entre les différentes parties par des pauses bien marquées et des phrases de transition concises. Ces pauses constitueront d’ailleurs la ponctuation de votre discours, qui sera jugé par les jurys. Prenez donc votre temps pour utiliser les intonations appropriées tout au long de votre démonstration.
Réfléchissez amplement à l’ordre de vos arguments tout en faisant des synthèses régulières de ce qui a été démontré. Évitez également les listes de course d’arguments, préférez faire des liens entre ces derniers afin de démontrer votre capacité de prise de hauteur sur votre raisonnement.
De la même manière, vos capacités orales seront jugées pendant votre échange avec le jury. Ils regarderont votre capacité à réagir à une interrogation, à la comprendre mais aussi à être actif pendant l’échange. Il sera donc particulièrement important de bien écouter les questions pour ne faire aucun contre-sens mais aussi de ne pas vous précipiter à répondre.
Dans votre tête ou à l’oral, réunissez les éléments de réponse avant de construire une réponse cadrée avec un enchaînement logique d’arguments. La tâche sera d’autant plus facile que vous serez détendu lors de votre échange.
Préparez alors bien ce temps à la maison afin d’être surpris au minimum pendant les questions. Afin d’être actif pendant votre échange, n’hésitez pas à faire des liens entre plusieurs questions, à revenir sur des points de votre présentation en lien avec la question, ou encore à faire des ouvertures vers d’autres sujets à la fin d’une réponse. Essayez enfin d’avoir un regard critique lors de l’échange, d’apporter des nuances à vos propos et même à votre présentation antérieure. Après avoir amplement répondu à une question, proposez également un autre point de vue possible.
Enfin, le jury notera la qualité de vos connaissances. Il est donc nécessaire de maîtriser votre sujet au maximum. Lors de votre présentation, les démonstrations doivent être connues par cœur et déroulées de manière fluide afin d’attester de votre maîtrise des connaissances.
Étendez vos connaissances également au-delà de votre présentation, voire au-delà du programme. Ainsi, vous serez préparés à tout type de questions mais pourrez aussi, sur une question au programme, poursuivre votre raisonnement sur des connaissances plus poussées.
Attention à ne laisser aucun point flou dans votre présentation, les jurys le sentiront et vous poseront des questions tout particulièrement. Si un concept vous pose réellement du fil à retordre, préparez votre présentation pour avoir l’air le plus confiant possible sur les concepts afin d’éviter que le jury n’aille chercher plus loin sur ce sujet.
Ces connaissances sont donc à construire tout au long de votre année de terminale notamment. Pour une réussite assurée, consultez notre article : Comment réussir sa Terminale.